Note à Françoise PERON, conseillère générale du canton de Daoulas en charge des politiques jeunesse au Conseil général du Finistère, août 2011.
Cette comparaison nationale a été effectuée par
l'analyse des politiques jeunesse d'amélioration du cadre de vie de tous les
conseils généraux de France via leurs sites internet. Nous avons sélectionné
les politiques les plus attrayantes qui correspondraient le mieux à la
situation finistérienne. Cette liste de dispositifs qui se veut exhaustive n'a
pas vocation à être la feuille de route du CG29, mais simplement une liste
d'idées qui pourraient être mises en place.
Cadres de réflexion collectifs
Pour engager
une politique jeunesse concertée, il est nécessaire de constituer des cadres de
réflexion permanents nécessaires à la production d'idées et à l'innovation en
termes de politiques Publiques.
Le département de l'Ille et Vilaine a institué un comité consultatif de la jeunesse. Un
tel cadre permanent peut se révéler pertinent s'il est le lieu d'un échange
régulier entre les différents acteurs de la jeunesse dans le département (élus,
agents, associations d'éducateurs et de jeunes, monde de l'éducation).
Autre forme de cadre de concertation, des assises départementales de la jeunesse
peuvent être organisées à intervalle long (tous les un ou deux ans) comme le
fait le conseil général de l'Yonne. Ces assises peuvent être un moment de bilan
sur la situation de la jeunesse dans le département et un temps fort pour le
lancement d'un nouveau cycle de politique publique.
Enfin un Conseil
général des jeunes peut être mis en place comme cela est fait dans une
grande majorité de départements en France. La forme classique de ce dispositif
est une assemblée représentative des élèves de 4e et de 3e
des différents collèges du département. Ces derniers siègent régulièrement et
travaillent sur différents dossiers attenants à la politique jeunesse. Petite
critique, ce cadre semble être restrictif sur la définition de jeunesse qui
s'étend normalement de 12 à 25 ans. La forme de CGJ est intéressante mais
pourrait être élargie à la totalité de la jeunesse; reste à déterminer la façon
dont on devient conseiller général jeune (élection dans les différents milieux,
tirage au sort par le dépôt volontaire de nom, système mixte avec quotas: associations,
collèges, lycées…).
Les différents systèmes de pass ou de chèques
Pour améliorer le cadre de vie des jeunes, plusieurs
départements ont mis en place des systèmes de chèques subventionnés ou de
pass'. Ces derniers ont une multitude de formes et il est important d'énumérer
les différentes variables sur lesquels on peut jouer dans un tel système.
L'âge
d'éligibilité. Il faut établir de façon claire quel est le public visé.
Ainsi, cet âge n'est pas le même dans tous les départements qui ont un tel
système. Quelques exemples: les Hautes-Alpes visent les 13-21 ans avec leur
carte Yes!, alors que les Côtes
d'Armor ne réservent leur Ti pass
qu'aux 6e et 5e.Cibler un âge précis permet de se
concentrer sur une période de la vie où les jeunes ont besoin d'une certaine
aide de la part du département, alors qu'un intervalle global permet à toute la
jeunesse de bénéficier des mêmes avantages. Le débat est, ici, si l'on peut
considérer qu'il y a une seule jeunesse ou plusieurs stades dans ce nouvel âge
de la vie. Suivant la dernière proposition, il est possible de mettre en place
plusieurs pass selon les différents
âges.
La nature du
pass ou du chéquier. Les différents systèmes de carte jeune peuvent prendre
plusieurs formes. Ainsi, on remarque en général deux options: le pass et le
chéquier. Le pass est une carte qui donne un nombre illimité de réductions pour
un an. Ces réductions peuvent être subventionnées ou simplement accordées à
titre gracieux par différentes entreprises. Le chéquier est un ensemble de
coupons subventionnés accordé par le département. Les chéquiers peuvent être
globaux (aucune distinction sur le montant alloué) ou segmentés (X€ pour une
activité, Y€ pour une autre). Le choix de la segmentation ou non dépend de la
volonté de ciblage de telle activité par rapport à une autre. Le montant de ces
chéquiers peut aller de 40€ (Côtes d'Armor) à 150€ (Essonne). On remarque que
plus le montant est élevé plus les systèmes ont tendance à être segmentés.
Les domaines
visés. La plupart des cartes jeunes visent en particulier les domaines de
la culture et du sport. Soit les deux domaines sont regroupés dans la même
carte (chéquier Attitude 13 dans les Bouches-du-Rhône, 50€ pour la culture et
50€ pour le sport), soit les deux domaines sont découplés (pass sport dans l'Allier de 10 à
60€ sous condition de ressource en plus du pass jeune). Il faut bien entendu
établir quels partenaires ce dispositif concerne. Cette décision doit se faire
avec l'ensemble des acteurs de la jeunesse, l'objectif étant d'inciter les
jeunes à aller vers telle activité sportive ou telle salle de spectacle.
La gratuité ou
non. La gratuité du dispositif ou non est une question à poser dans le
cadre de l'élaboration d'une telle
politique publique. Première remarque, il n'est pas nécessaire de faire payer
une simple carte de réduction sachant que ces réductions sont des dons gracieux
négociés avec les entreprises ; même si certains départements pensent le
contraire (CG05, Hautes-Alpes). Par ailleurs, dans le cadre d'un chéquier, certains
départements le donnent sur simple demande (Bouches-du-Rhône) d'autres vendent
ce chéquier contre une somme qui tourne autour de 10€[1].
Ce choix est bien entendu à faire par rapport au coût total de la mesure et des
ressources du département.
Quel est le système
le plus adapté au Finistère? Il n'y a pas de système idéal. Mais un système
de deux cartes peut être intéressant à mettre en place. On peut imaginer une
carte jeune gratuite pour les 12-25ans donnant droit à des réductions
intéressantes dans les équipements culturels, sportifs et autres qui améliorent
la vie des jeunes du département. Ce système faisant participer les entreprises
du territoire, le coût est théoriquement nul pour le CG. Les entreprises
doivent, ainsi prendre en charge l'émission de la carte et du guide/passeport
qui l'accompagne. Un chéquier peut également être mis en place pour un public
plus spécifique de collégiens avec des objectifs définis.
Les jeunes et la question du transport
Problème
récurrent des jeunes de moins de 18 ans, le transport est une compétence
départementale. Fournir aux jeunes un réseau de transport en commun intermodal efficace
et à coût réduit est une orientation à prendre pour améliorer le cadre de vie
des jeunes.
Cartes de réduction
au transport. Le département de la Seine Maritime a mis en place un système
de carte de transport illimité pour les jeunes de moins de 26 sur tout le
réseau départemental. Cette carte a été mise en place dans le cadre de la
politique du "Transport à 2€".
Le transport à
la demande et l'intermodalité des transports. Le MJS 29 a présenté en mai
2010, une contribution au débat Perspectives
2012 sur ce sujet. Cette contribution est en annexe de cette note. Il est
intéressant de travailler en profondeur sur ce sujet pour désenclaver
particulièrement les jeunes et les personnes âgées des territoires ruraux.
Gratuité des
transports scolaires. Cette mesure a été mise en place par le CG03 et par
38 autres départements.
Autres aides et systèmes mis en place
_ Aides à la mutuelle
(Alpes Maritimes)
_ Aides aux vacances
(Allier, moins de 16 ans sous condition de ressource)
_ Aides à la musique
(Allier)
_ Aides BAFA/BAFD
(Allier et autres)
_ Clé USB à caractère
éducatif donnée à tous les collégiens (Seine Maritime).
Communiquer sur les politiques jeunesse
Un site
départemental dédié. Les départements du Nord et de l'Essonne possèdent
chacun un site départemental dédié aux jeunes. Cette plateforme est assez
intéressante. En effet, elle permet à la fois d'allier l'information – rassembler
tous les dispositifs pour les jeunes dans un seul et unique endroit virtuel
– et la participation dans un format
Internet 2.0. Un tel site internet peut être également une vitrine pour le
Conseil Général et participer à son rayonnement national.
Une campagne de
communication réelle et virtuelle. Il est capital, à la mise en place d'une
nouvelle politique jeune, de communiquer sur cette dernière et en particulier
communiquer auprès des jeunes. En plus des supports physiques habituels, il est
nécessaire de développer une campagne internet en passant par les réseaux
sociaux.
Conclusion et perspectives
La politique jeunesse du CG29 est déjà bien engagée
mais pourrait être approfondie en particulier sur les politiques relatives à
l'amélioration des conditions de vie des jeunes. Nous conseillons de
s'intéresser en particulier aux expériences des CG de l'Allier et de la
Seine-Maritime qui sont relativement avancées en matière de politique jeunesse.
[1] 10€ pour
la carte Zap+88 dans les Vosges (119€ de chéquier)
10€ pour la carte jeune 91 dans l'Essonne (150€ de
chéquier)
8€ pour le pass Cantal…
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