Novembre 2012
Couverture du territoire national par les SCOT au 1er janvier 2012
Instaurés par la loi SRU du 13
décembre 2000 et renforcés par la loi Grenelle II du 12 juillet 2010, les schémas de cohérence territoriale (SCOT) ont remplacé les schémas directeurs (SD) dans la planification urbaine de long
terme.
I Bilan des SCOT
Au 1er janvier 2009,
82 SCOT ont été approuvés (3563 communes soit 10,5 millions d’habitants). 23
SCOT étaient en cours d’approbation, 167 en cours d’élaboration et 61 en projet
(en tout 17 555 communes représentant 43,6 millions d’habitants).
Fin 2012, 185 SCOT sont élaborés
ou en cours d’élaboration (43 pour ce dernier cas).
NB : la discordance des
chiffres est issue de la discordance des différentes pages du site du Ministère
de l’égalité des territoires.
1°) Elaboration et vote du SCOT
L'élaboration du SCoT fait l'objet
d'une large concertation. L'État, le département, la région et le public sont
associés à son élaboration. Son approbation est soumise à une enquête publique
qui a pour but d’informer la population et de recueillir son opinion ainsi que
l'avis d’un commissaire enquêteur indépendant.
Déterminent le choix du périmètre
du SCoT :
- les EPCI, les agglomérations nouvelles, les pays,
les parcs naturels
- les plans de déplacement urbains, les schémas de
développement commercial, les programmes locaux de l’habitat, les chartes
intercommunales de développement et d’aménagement.
Objectifs d’un SCOT
- cadre
de référence : les PLU, PDU, PLH, opérations d’aménagement tels les
ZAC (zone d’aménagement concertée) doivent être compatibles au SCOT
- plus
de cohérence : document de planification globale : meilleure
articulation entre les communes avec la prise en compte d’un territoire
plus vaste (non limité à l’échelle communale)
- plus
de concertation : accentue le souci d’échange entre la population et
les acteurs (EPCI). Lors de l’élaboration d’un SCOT une phase d’enquête
publique est imposée.
- développement
durable : selon l’article 1er de la loi Voynet : le SCOT vise « le
développement équilibré alliant le progrès social, l’efficacité économique
et la protection de l’environnement ». Cela passe par la restructuration
des tissus bâtis, la réhabilitation de quartiers tout en limitant
l’étalement urbain synonyme de consommation d’espace
Les étapes de son élaboration
sont les suivantes. À l’initiative de l’EPCI :
- prescription de l’élaboration et définition de
modalités de consultation ;
- mise en œuvre du diagnostic territorial ;
- organisation d’un débat pour définir les
orientations du projet d’aménagement et de développement durable ou PADD
(ce débat doit avoir lieu au moins quatre mois avant l’arrêt du projet) ;
- arrêt du projet et transmission aux services et
personnes associées pour avis (préfet, régions, départements, communes et
EPCI voisins, organisations mentionnées à l’article L. 121-4 du code de
l'urbanisme et associations de l’article L. 121-5, à leur demande, et
d’autres encore dans des cas particuliers : montagne, réduction des terres
agricoles, etc.) ;
- prise en compte des avis et mise à l’enquête
publique ;
- au retour de l’enquête, après avis du
commissaire-enquêteur, mise au point du projet et approbation ;
- transmission aux services du contrôle de la
légalité.
2°) Moyens de mise en œuvre
a) Structures porteuses de SCOT
Article L122-4 du Code de
l’urbanisme
Modifié par Loi n°2003-590 du 2
juillet 2003 - art. 6 JORF 3 juillet 2003
Le schéma de cohérence
territoriale est élaboré par un établissement public de coopération
intercommunale ou par un syndicat mixte constitués exclusivement des
communes et établissements publics de coopération intercommunale compétents
compris dans le périmètre du schéma. Cet établissement public est également
chargé de l'approbation, du suivi et de la révision du schéma de cohérence
territoriale. Il précise les modalités de concertation conformément à l'article
L. 300-2. La délibération qui organise la concertation est notifiée aux
personnes visées au premier alinéa de l'article L. 122-7.
La dissolution de l'établissement
public emporte l'abrogation du schéma, sauf si un autre établissement public en
assure le suivi.
b) Obligations découlant su
SCOT
Le SCoT est soumis :
- à l’occasion de son élaboration ou de sa révision,
aux lois et aux projets d'intérêt général (PIG) définis au titre de l’État
ainsi qu’à toutes les prescriptions données par l’État ou les
collectivités territoriales ;
- aux directives territoriales d'aménagement (DTA) ;
- aux schémas d'aménagement régionaux (SAR,
équivalents des DTA dans les départements d’outre-mer) ;
- aux schémas directeurs d'aménagement et de gestion
des eaux (SDAGE).
- aux directives de protection et de mise en valeur
des paysages ;
- aux prescriptions d’aménagement des parcs nationaux
et de leurs zones périphériques ;
- aux chartes des parcs naturels régionaux ;
- aux schémas de mise en valeur de la montagne et du
littoral.
Contenu du SCOT
- Rapport
de présentation comprend un diagnostic des prévisions et des besoins
économiques et démographiques, une présentation de l’état initial de
l’environnement, une évaluation des incidences prévisibles et mesures
envisagées pour les éviter
- Projet
d’Aménagement et de Développement Durable PADD est document
obligatoire dans lequel l’EPCI exprime de quelle manière il souhaite voir
évoluer son territoire dans le respect des principes de développement
durable.Il fixe les objectifs en matière de politiques d’urbanisme
(habitat, économie, déplacements, environnement…)
- Documents
d’orientations générales DOG mettent en œuvre le PADD et contiennent
des documents graphiques qui précisent les orientations d’organisation de
l’espace
Le SCOT s’impose :
- Aux documents d’urbanisme (PLU)
- Aux documents sectoriels (PLH, PDU
- Et à certaines opérations d’aménagement.
c) Perspectives d’évolution
Les principales orientations du
Grenelle 2 sont les suivantes :
- renforcement
d’une approche intégrée de l’aménagement : urbanisme, logement,
transports, communications numériques, équipement commercial,
développement économique, touristique et culturel, protection des espaces
et des paysages, préservation et restauration des continuités écologiques.
- élargissement
du champ couvert par le SCOT à de nouveaux domaines : développement des
communications numériques, préservation et restauration des continuités
écologiques
- priorité
à la gestion économe de l’espace : le rapport de présentation devra
présenter une analyse de la consommation d’espaces naturels, agricoles et
forestiers au cours des dix années précédant l’approbation du schéma et
justifier les objectifs chiffrés de limitation de cette consommation.
- priorité
à la densification : possibilité de fixer des normes minimales de gabarit,
de hauteur d’emprise au sol et d’occupation des sols s’imposant aux règles
contraires du PLU
- priorité
au respect des performances énergétiques et environnementales renforcées
(pour l’ouverture de nouvelles zones à l’urbanisation dans des secteurs
définis)
- prise
en compte des futurs « schémas de cohérence écologique » et « plans
territoriaux pour le climat».
3°) La couverture progressive du territoire
L’article L122-2 du code de
l’urbanisme dispose que les PLU ne pourront progressivement plus être modifiés
sans adoption d’un SCOT. Cette impossibilité est progressive et s’étend du 31
décembre 2012, pour les communes à moins de 15km de la mer ou d’une
agglomération de plus de 50 000 habitants, au 1er janvier
2017 où aucun PLU ne pourra être modifié sans SCOT adopté.
Ainsi, les SCOT deviennent
progressivement des documents d’urbanisme obligatoires pour toutes les
communes et tous les EPCI, sauf dérogation. Par conséquent le développement de
leur élaboration et de leur signature va progressivement se faire jusqu’au 1er
janvier 2017.
II Perspectives tracées par la Ministre de l’égalité des
territoires
Lors de son discours du 29 juin
2012 pour la clôture des 8èmes rencontres nationales des SCOT, la Ministre de l’Egalité des
territoires a dressé des perspectives d’évolution des SCOT :
- Renforcer l’évaluation des SCOT : indicateurs
chiffrés permettant de mesurer les efforts réalisés, préciser les
objectifs sans remplacer les PLU
- Faire vivre et adapter les SCOT
- Faire participer la population à l’élaboration et à
l’évaluation des SCOT
- Coordonner à une échelle plus large
(inter-SCOT ?)
- Une planification plus intégratrice
- Articulation avec les échelons régionaux
- Portée plus forte d’un schéma régional unique
(air-climat-énergie, aménagement, transports, cohérence écologique) et
SCOT compatibles avec celui-ci
- Ce document doit être nourri par les travaux
préalables aux SCOT dans son élaboration
- Stopper le mitage rural
- Aller au bout de la réforme de l’urbanisme
commercial
- Favoriser l’intermodalité des transports
- Le SCOT doit organiser l’accueil de nouveaux
logements
- Les documents d’urbanismes doivent être accompagnés
d’une véritable stratégie foncière avec l’aide des établissements publics
fonciers qui ont vocation à être généralisés
- Accompagnement de la couverture progressive du
territoire par les SCOT :
- Encourager élaboration des SCOT ruraux et aide au
recours à une ingénierie de qualité
- Guide pratique sur l’élaboration des SCOT qui doit
sortir début 2013
- Appui technique des DDT et des DREAL
- Contractualisation avec l’Etat
III Aller plus loin :
perspectives de réforme
Le Ministère de l’Egalité
des territoires s’occupant de la partie urbanisme des SCOT, il serait
intéressant de se saisir de la partie couverture intégrale du
territoire et des structures porteuses de SCOT.
1°) Comment orienter la
couverture intégrale du territoire ?
Les SCOT sont des documents
d’urbanisme qui s’imposent aux PLU et qui existent dans un cadre intercommunal
(un ou plusieurs EPCI). La réforme de la décentralisation prévoit de
rendre obligatoire la compétence des PLU pour les communautés d’agglomération
et les communautés de communes de plus de 30 000 habitants. Du fait du
caractère global des SCOT et de l’incohérence à avoir un SCOT et un PLU dont
les périmètres sont les mêmes, il est préférable que les SCOT regroupent plutôt
plusieurs EPCI sur un même bassin de vie.
Tel qu’il est prévu, le processus
de couverture intégrale du territoire va se faire par initiatives forcées des
différentes communes et EPCI jusqu’en 2017. Pour une couverture plus cohérente
du territoire, il est nécessaire que l’Etat accompagne cette couverture à
l’image de la rationalisation de l’intercommunalité en prenant en compte les
apprentissages de ce processus.
2°) Réfléchir aux
établissements porteurs de SCOT
Partant du principe que les EPCI
ne sont pas la structure la plus cohérente pour porter les SCOT, il est plutôt
logique de réfléchir sur le périmètre des syndicats mixtes qui pourrait les
porter. La rationalisation des structures intercommunales amène à réfléchir à
l’existant. Dans la plupart des cas les Pays (loi Voynet) sont des structures
aux périmètres cohérents en termes de bassin de vie, de bassin d’emploi et de
bassin touristique. De plus, certains pays portent déjà des SCOT (pôle
métropolitain du pays de Brest, pays de Coutances…). Il serait donc
intéressant de faire prioritairement porter les futurs SCOT par les pays déjà
existants – en redonnant une base juridique à ceux-ci – et de fusionner ou
de mettre en cohérence les SCOT déjà existants au sein des autres pays.
3°) Rationaliser la carte des SCOT
Enfin, pour finaliser la
couverture de tout le territoire par les SCOT, il est possible de procéder
d’une façon analogue à la rationalisation de la carte intercommunale de
2011-2014 engageant un processus de concertation Etat-EPCI au niveau régional.
Pour cela, il peut être réuni des
commissions régionales de la coopération intercommunale (CRCI) composées des
représentants de tous les EPCI de la région. Cette CRDI aurait un rôle analogue
à la CDCI en
matière de finalisation de la carte des SCOT. Cette CRDI serait présidée par le
Préfet qui aurait la charge de lui proposer une carte des structures porteuses
de SCOT et les fusions-rapprochement à effectuer.
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