lundi 27 mai 2013

Pour un droit au transport en milieu rural et rurbain


Contribution du MJS 29 au débat Perspectives 2012.
Début 2010

            Depuis les années 1960, la société du tout voiture est la norme. Même si les réseaux de transport en commun ont été développés en milieu urbain, permettant de réduire le trafic routier en ville et son emprunte écologique, les milieux ruraux et rurbains observent toujours ce même modèle.
De fait, une seule solution apparaît aujourd'hui pour exister dans ces zones: la voiture. Pour cela deux barrières financières: un permis de conduire, à la fois difficile à passer et à financer pour les classes moyennes et ouvrières, et une voiture, qu'il faut acheter et entretenir. Plusieurs publics sont alors concernés par des problèmes de mobilité entre leur domicile qui manque de dessertes par les transports en commun et la ville: les adolescents entre 15 et 18 ans ou les jeunes sans permis dont les désirs et activités sont orientés vers la ville et qui sont contraint à rester dans leurs zones rurales faute de moyens de transport efficaces et abordables, les travailleurs sans permis, et les personnes âgées qui n'ont plus la capacité de conduire et qui veulent rejoindre les milieux urbains pour y trouver du lien social. Il est aussi évident que cette problématique concerne également le reste de la population qui, faute de moyen de transport adaptés, est obligée d'utiliser sa voiture pour se déplacer pour la moindre raison.

Des problématiques globales


Se poser la question des transports collectifs entre la ville, les zones rurbaines et les zones rurales, constitue un raisonnement qui aborde plusieurs problématiques globales que, nous, jeunes socialistes devons prendre en considération. Le désenclavement des zones rurales et leur rapprochement de la ville par une extension des réseaux de transports constitue un thème essentiel de la société de demain. Il faut faire revivre ces zones rurales isolées qui se vident de leurs services publics et de leurs commerces de proximité en les rapprochant de la ville. Ces îlots de peuplement ne doivent plus être des zones en marge et les connecter à la ville permettra un nouveau dynamisme. Il faut tout de même tenir compte de l'étalement urbain dans l'application de ces politiques et tenter de le contenir.
Les temps de la vie sont réglés sur ceux du monde urbain et déconnectés de ceux du monde rural par manque de connexion et de communication, l'espace rurbain étant à cheval entre ces deux mondes. Il faut rapprocher par le transport ces deux temps et permettre qu'ils s'interpénètrent pour que les Français puissent librement choisir comment organiser leur vie au regard de ces deux temporalités.
Enfin, ce problème de transport et de société du "tout voiture", nous met au centre des problématiques écologiques. Construire un système de transport collectif raisonné et étendu permet de réduire l'impact écologique des déplacements individuels.

 

Installer l'intermodalité des transports sur tous les territoires


Un constat est esquissable: beaucoup de services de transports de nature diverses et gérés par une kyrielle de communautés territoriales sont proposés aux citoyens mais peu de coordination est opérée entre ces différents services. Il faut donc faire un premier pas en reliant ces différentes structures par une coordination départementale, ou régionale, et en créant des pôles de mobilité pour créer des nœuds d'interconnexion entre les différents systèmes de transports. Ceci revient à créer l'intermodalité des transports soit l'utilisation de plusieurs transports en commun coordonnés pour trajet.
Il faut également imposer une politique tarifaire unique au niveau départemental, ou  régional, au moyen d'un billet unique intermodal – c'est-à-dire utilisable dans tous les transports du département ou de la région et sur un trajet complet. Des abonnements à la tarification progressive doivent permettre d'instaurer à la fois l'accès de tous à ce type de transport et une alternative intéressante à la voiture individuelle.
De plus, pour les zones rurales mal desservies et au peuplement éparse il serait intéressant de développer, sur le modèle des taxis-brousse en Afrique, un système de transport qui permet de se déplacer de manière souple et personnalisée. C'est ce que l'on appelle le Transport à la Demande ou TAD. Ce mode de transport existe déjà dans certaines collectivités et doit être développé et coordonné avec les autres moyens en vue de l'intermodalité. Plusieurs formes de ce type de transport collectif existent et doivent être étudier. Il faut garder en tête notre objectif: garantir à tous le droit de se déplacer le plus facilement possible pour articuler sa vie en espace rural et sa vie en espace urbain.
Enfin, il faut inciter les entreprises à mettre en place des plans de déplacement d'entreprise ou inter-entreprises au niveau des bassins d'emplois. Ces plans doivent permettre aux travailleurs de plus facilement avoir accès au covoiturage ou à l'intermodalité. Toute entreprise de plus de cinquante salariés qui ne met pas en place un tel plan se verrait imposée une majoration de ses cotisations sociales.



Il faut donc dans notre projet pour 2012 que nous prônions un droit pour tous à un mode de transport collectif de proximité à un tarif adapté et écologiquement responsable. Nous devons assurer à tous ce droit pour changer la vie des Français et leur assurer une égalité territoriale en matière d'accès au transport en commun.

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